La Bretagne est le pays des gâteaux en tous genres : galettes ou palets au beurre, kouign-aman, far, sans compter les crèpes et les galettes. Chaque ville, chaque village y va de sa spécialité, de sa recette particulière, et les biscuiteries fleurissent, de la plus artisanale, à la plus industrielle.
La petite ville proche de mon lieu de villégiature ne coupe pas à la tradition. Une biscuiterie y a été créée, cultivant à la fois la tradition et un sens certain du marketing.
La boutique de cette biscuiterie, en plein centre ville, est aussi grande qu'un supermarché, et si on prépare devant vous le kouign-aman, vous avez quand même intérêt à regarder les étiquettes de ce que vous achetez.
Je ne parle pas des souvenirs de toutes sortes : cela fait belle lurette que tous les objets pour touristes sont fabriqués en Chine ou en Inde; on le sait, mais on achète quand même un ou deux attrape-nigaud, histoire de faire marcher le commerce international.
Les étiquettes que je vous encourage à regarder sont celles des boites de gâteaux. De jolies boites jaunes bien étiquetées du nom de la biscuiterie et donc de la ville dans laquelle vous êtes. Avec un joli décor breton, tout cela sent bon la tradition bretonne.
Mais si vous retournez la boite, vous constatez, simplement par la mention "EMB 41xxx" que ces gâteaux sont fabriqués dans le Loir et Cher, dans une célèbre biscuiterie industrielle connue à Orléans pour ses gâteaux "de Chambord" !
Je ne mets pas en cause la qualité de ces gâteaux : ils sont aussi bons à Orléans qu'en Bretagne, d'ailleurs ce sont exactement les mêmes. Mais je mets en cause l'honnêteté de cette biscuiterie qui fait passer pour de la production locale ce qui est fait à 500km.
Les champions de la liberté du commerce feraient bien de ne pas sombrer dans la liberté de couillonner le touriste : le respect existe, et les citoyens-touristes y ont droit, eux aussi !
photo CDG