Des chantiers de construction étaient en grève lundi et mardi à Orléans. Les salariés en grève, tous de la société GTM revendiquaient une hausse générale des salaires. En comparant leurs salaires à ceux de leurs collègues intérimaires, ils ont pu constater une différence de 2 euros par heure, et une "prime de panier" moins importante. Cette différence est-elle réelle ? Tient-elle compte de la prime de précarité et des congés payés qui sont versés chaque mois aux intérimaires ? En tout cas, la cohabitation sur un même chantier, d'ouvriers en CDI ou CDD et d'intérimaires n'améliore pas le climat social !
On peut s'étonner que sur des chantiers aussi longs, des sociétés emploient des intérimaires : le travail intérimaire a été "inventé" pour pallier des absences plus ou moins courtes (maladie, accident, formation) ou pour faire face à des hausses subites d'activité. Or, que ce soit sur le chantier de la gare, ou le chantier de l'ilot de la rape, ces chantiers seront longs et il n'y a donc pas de raison "sociale" valable de ne pas embaucher des ouvriers "non intérimaires".
L'employeur des grévistes n'est d'ailleurs pas une société en difficulté - on pourrait dans ce cas avoir un peu de compréhension supplémentaire - puisqu'il s'agit de la société GTM, filiale du grouve VINCI.
Les comptes de cette société, publiés ici sur internet, indique "des performances semestrielles en forte hausse" . Jugez vous-même :
- chiffres d'affaires en hausse de 8%
- résultat net consolidé en hausse de 32%
- acompte sur dividende en hausse de 21%
On peut donc espérer qu'avec de tels résultats, la direction de cette entreprise entendent avec un peu de bienveillance les revendications de ses ouvriers, et qu'elle pérennise l'emploi plutôt que le précariser.
photo CDG