C'était une des mesures les plus médiatiques de Serge Grouard, après son élection.
Il y avait d'abord eu l'arrêté "couvre-feu" qui permet de raccompagner chez eux les enfants de moins de 13 ans non accompagnés d'un adulte après 23h. Cet arrêté a eu l'efficacité que l'on sait : la police municipale a dû l'appliquer moins de 5 fois depuis 2002. Evidemment, Florent Montillot, chevalier du gyrophare, a beau jeu d'annoncer que c'est la preuve que cet arrêté est "dissuasif" et que, par crainte, désormais, les parents surveillent mieux leurs enfants.
Il y avait eu un arrêté anti-bivouac, à ne surtout pas qualifier "d'anti-mendicité" : chaque promeneur, rue de la République, peut voir l'effet d'un tel arrêté. Heureusement, d'ailleurs, que l'effet est nul, car cacher la misère sociale, c'est la nier, et la nier c'est refuser de la traiter.
Il y a eu, enfin, l'arrêté fameux contre la prostitution. Décidé par Serge Grouard, qui considérait, comme le rapportait Maire Info que celle-ci se développait "notamment à cause des réseaux bulgares et kosovars", cet arrêté ne pouvait pas attaquer de front la prostitution, activité légale en France. L'arlésienne du Palais-Bourbon décida donc de s'attaquer aux clients en gênant leur présence sur la voie publique.
Les associations d'aide aux personnes prostitutées avaient protesté, vainement, en indiquant que de telles mesures ne diminueraient pas la prostitution, mais aideraient le développement d'activités cachées comme "la prostitution en appartement", et rendrait par là même l'action des associations extrêmement difficile. Ces organisations, dont "Le Mouvement du Nid", expliquaient qu'elles n'auraient plus le même accès aux personnes prostituées, qu'elles ne pourraient donc plus leur apporter l'aide, le soutien, l'information, dont elles bénéficiaient. Cacher la prostitution, c'était à la fois augmenter le risque pour les prostitué-e-s d'être victimes de violence (une femme a été assassinée en forêt d'Orléans), et supprimer les actions de prévention.
Les associations avaient surement tort, vu le chiffre annoncé par Florent Montillot lors du dernier Conseil Municipal : aucun fait de proxénétisme n'a été relevé à Orléans en 2006 ! Vous ne rêvez pas ! Il n'y a plus de proxénète à Orléans ! Finis les réseaux bulgares et kosovars !
Plus de proxénétisme, ça veut surement dire qu'il n'y a plus de prostitution ! Ce qui démontre à merveille l'efficacité de la politique de la droite orléanaise. Il ne manquerait plus qu'une association comme le Mouvement du Nid soit un peu éloigné des zones de prostitution, et hop ! le tour serait joué !
Si vous avez des doutes sur ce qu'est vraiment la prostitution, allez donc voir "Au bout de la nuit", pièce de théatre adaptée de l'oeuvre autobiographique de Nicole Castioni, ancienne prostituée et actuelle dépûtée au parlement de Genève. Une seule représentation, ne la loupez pas : Mercredi 14 février 2007 à 20h15 à la salle des fêtes de Montission, avenue Jacques Douffiagues, à St Jean le Blanc. Ce sera aussi l'occasion de rencontrer les bénévoles du Mouvement du Nid d'Orléans.