
C'est assez incroyable, mais actuellement, c'est la peur qu'ont ces deux associations : être expulsées des locaux qu'elles occupent, dans les bâtiments "Pomona", dans le quartier des Acacias.
Sans doute ne le seront-elles pas. On voit mal les autorités décider d'une expulsion manu-militari, mais tout cela est le résultat d'une gestion scandaleuse de ce dossier.
Je rappelle la situation,
déjà décrite ici il y a un an jour pour jour :
Les Restos du Coeur, la Croix-Rouge, et le Secours Populaire ont été installés par la ville, il y a une dizaine d'années, dans les locaux précédemment occupés par la société Pomona, et qui sont propriété de Réseaux Ferrés de France (RFF), société propriété de l'Etat.
Ces bâtiments conviennent particulièrement bien à l'activité de ces associations qui y trouvent suffisamment d'espace pour l'ensemble de leurs activité. Le site, situé dans le quartier des Acacias, tout près de la RN 20 et de la station de tramway Libération, est en outre très accessible, à la fois pour les camions de livraison et pour les bénéficiaires des associations.
Il ne faut pas oublier que les Restos nourrissent 4000 personnes, rien qu'à Orléans, en distribuant, de décembre à mars plus de 200 000 repas ! La municipalité le sait bien, puisqu'elle y envoie, via le Centre Communal d'Action Sociale, de nombreux bénéficiaires. Ils organisent en outre beaucoup d'activités d'insertion, indispensables pour de nombreuses familles.
La Croix-Rouge a, au même endroit, la plupart de ses activités de formation de secouristes, et y stocke ses ambulances "prêtes à partir".
Pourtant, depuis plus d'un an, on sait que ces bâtiments doivent être mis aux nouvelles normes. Et le budget n'est pas mince : 500 000 euros.
La ville, qui louait les bâtiments à RFF pour les associations, ne veut pas faire les travaux, considérant qu'elle n'a pas à aménager des bâtiments ne lui appartenant pas.
Elle a donc proposé aux associations de les reloger.
Vraix-fausses propositions ? En tout cas, celles-ci ne correspondent pas du tout aux besoins des associations !
La ville a, pour la Croix-Rouge, trouvé une solution pour les bureaux... mais pas pour les ambulances, qui, pourtant, doivent être stockées d'une manière bien particulière "armées", c'est à dire prêtes à partir. En plus, les locaux proposés sont en zone inondable, alors qu'en cas d'inondation, la Croix-Rouge sera mobilisée... mobilisée mais évacuée... un comble !
Pour les Restos du Coeur, la ville a proposé des locaux dans l'ex-collège Etienne-Dolet. Pour quoi faire ? On ne sait pas bien, car les camions des Restos ne pourront y accéder, et la zone de stockage proposée est 6 fois trop petite ! La nouvelle proposition est que le stock reste temporairement à Pomona, mais que les personnes partent à Etienne-Dolet, alors que ces personnes s'occupent aussi... des stocks !
Et pourtant, cela fait, je l'ai rappelé, des mois et des mois qu'on connait la situation.
Pire, Micheline Prahecq, conseillère municipale socialiste, a révélé en Conseil Municipal, un courrier du Directeur de RFF qui dit que « dès l’origine, nous avons proposé différentes solutions qui auraient pu permettre au site de conserver sa vocation sociale. Celles-ci n’ont pas abouti ».
A quel jeu joue la mairie ? Pourquoi faut-il absolument tout faire pour virer ces associations ? Pourquoi fait-elle croire à une association que l'autre à accepter de partir, simplement pour jouer la division ? Quelle destination, la majorité municipale compte-t-elle donner à ces locaux ? Qu'en est-il du projet immobilier dont on parle pour le site Pomona ?
500 000 euros auraient permis de mettre ces locaux aux normes, pour plusieurs dizaines d'années. Certes, c'est une somme...
- Une somme allégrement dépensée, rien que pour
les fêtes Jeanne d'Arc de cette année.
- C'est aussi un tiers du budget du
Festival de Loire - et c'est encore la moitié du coût de
l'Inexplosible
et on peut multiplier les exemples...