Il y a peu de lecteurs richissimes de www.monorleans.com. Quelques uns, sans doute, ont-ils quelques économies, mais de là à jouer aux banquiers... il n'y avait qu'un pas que not'bon'maire vous propose de franchir, allègrement !
Et comme il ne faut pas faire les choses à moitié, vous serez dans quelques jours les banquiers de La Lyonnaise des Eaux-Suez ! Rien que ça !
Remarquez, ça vous permettra d'en jeter plein la vue lors du réveillon : "Vous faites quoi dans la vie, cher ami ?" "Je finance la Lyonnaise des eaux..."
Et là, vous pourrez expliquer à vos co-réveilloneurs votre fonction : "Nous devrions avoir, un jour, un tramway est-ouest à Orléans, mais pour cela, il faut dévier les réseaux d'eau, d'électricité, de gaz, d'égouts, de cable, etc. La loi, depuis 2000, impose aux concessionnaires de ces réseaux de financer eux-mêmes ces déviations. Cette loi doit être bonne, puisqu'elle a été appliquée partout en France, et que la droite ne l'a pas remise en cause... même pas les députés du Loiret... Mais pourtant, à Orléans, la ville vient de décider qu'elle paierait une partie des intérêts de l'emprunt que La Lyonnaise va souscrire pour financer ces travaux." et vous continuerez ensuite à expliquer à vos compagnons de St-Sylvestre, votre projet de financement.
La Lyonnaise des eaux a fait, l'an dernier un Chiffre d'affaires de 1,85 milliard d'euros, et un résultat net de 104,2 millions d'euros. C'est sans doute trop peu pour les actionnaires. Avec 14 millions de clients desservis en eau potable, cela fait un peu plus de 7 euros de bénéfice par client.
Avec la convention que la ville a la bonne idée de signer, il en coutera 400 000 euros aux orléanais, chaque année, pour payer les intérêts de l'emprunt signé par la Lyonnaise. Soit 3,50 euros par tête de buveur d'eau.
Gros gâteau, donc, offert par la droite orléanaise à la multinationale. Mais il reste une cerise sur le gâteau : la concession de l'eau arrivant à expiration en 2011 "Dans le cas ou La Lyonnaise des Eaux ne serait pas reconduite après 2011, la ville s'engage à la rembourser de ce qui lui reste à payer", assure Maurice Pelloux-Prayer, adjoint villiériste de Serge Grouard, dans la République du Centre de samedi. Ce qui ne représenterait que quelques millions d'euros, à moins que l'objectif visé soit tout simplement l'interdiction faite à la ville d'envisager un autre prestataire, voire une mise en régie, pour le service municipal de l'eau.
Un calcul financier, mauvais pour les orléanais mais bon pour une multinationale, peut donc cacher un calcul politique, tout aussi mauvais pour les orléanais mais tout aussi bon pour la même multinationale...
Bonne année à tous, et surtout à La Lyonnaise... et à ses banquiers !