Chaque année, ce drapeau est accroché en haut de la rue de la République. Blanc, marqué Vauquois. Il y a une tâche rouge-sang à la place du O et si on y regarde bien on repère une médaille en haut à droite du nom.
Il y a aussi une "rue de Vauquois", dans le quartier Dunois.
Mais peu d'orléanais savent ce que signifie Vauquois.
Vauquois, c'est un petit village de 29 habitants, dans le département de la Meuse. Dans une région qui a donné son nom à un quartier d'Orléans : l'Argonne.
En 1914, Vauquois était un village tranquille. Bien situé, sur une colline, il dominait la vallée de la Meuse, et la route de Verdun à Bar-le-Duc. Trop bien situé. A un endroit stratégique.
Les allemands ont essayé pendant 4 ans de prendre la colline. Pendant 4 ans les français l'ont défendue.
Pendant 4 ans, les militaires des deux côtés ont utilisé des trésors d'imagination pour faire reculer l'ennemi. Les pompiers de Paris ont utilisé leurs pompes pour asperger les allemands de pétrole et y jeter ensuite des grenades incendiaires. Des centaines de victimes, de part et d'autre, car sur la colline les vents sont changeants, et le pétrole en feu arrosait tout le monde.
Les deux camps ont utilisé une technique dite de "la guerre des mines". Le principe est simple : on creuse un souterrain pour aller jusque sous les lignes ennemies; on remplit le souterrain d'explosifs, et on fait tout sauter. Des milliers de victimes, de part et d'autre.
Si vous allez un jour à Vauquois, vous y verrez une colline, comme un volcan à plusieurs cratères. Chaque cratère a été creusé par une explosion. Le plus grand fait 40m de profondeur et 150m de diamètre.
Après la guerre, un enfant du pays, le Général Desprez a fait adopter Vauquois par la ville d'Orléans. La ville et ses habitants ont financé la reconstruction du village, en bas de la colline.
La zone est encore pleine de bombes non explosées. L'an dernier encore, un artificier y a trouvé la mort.