Le lamentable Fansolo a admirablement expliqué comment un assesseur de l'opposition pouvait être accueilli dans un bureau de vote orléanais. Certains élus n'apprécient que peu qu'il y ait une opposition, en particulier depuis que not'bon'maire a dit, rue de la République, lors de la venue de sa chère MAM, "je ne les supporte plus".
Heureusement, dans la plupart des bureaux de vote orléanais, il n'en est pas ainsi, et la cohabitation se passe en généralement poliment voire cordialement.
Cette fois-ci ce sont plutôt des dysfonctionnements techniques que nous avons eu à déplorer.
Ainsi, comme partout en France, des électeurs se sont vus refuser le vote au motif qu'ils étaient inscrits dans un consulat à l'étranger. Consulat dans lequel ils n'avaient évidemment jamais mis les pieds... La procédure d'urgence mise au point par l'administration entre les deux tours était simple :
- l'électeur se présentait au bureau de vote,
- on le renvoyait vers la mairie qui lui faisait remplir un formulaire,
- la mairie envoyait le formulaire par fax à Paris
- et tout le monde attendait la réponse...
On ne sait pas encore combien de formulaires sont revenus de Paris, mais à 17h, une petite dizaine était encore en attente...
Autre problème, qu'il m'a fallu résoudre : les procurations.
Des procurations, dressées par le commissariat central d'Orléans, se sont perdues, entre le commissariat et la mairie. Elles n'ont donc pas été enregistrées par la Mairie. Elles avaient pourtant été transportées par un policier !
Les mandataires qui se sont présentés pour voter se sont donc vu refuser ce droit, bien qu'ils puissent prouver, en présentant le récépissé de la procuration que celle-ci avait été dressée. Les services de la Mairie ont saisi ceux de la Préfecture qui ont indiqué qu'il n'était plus possible d'enregistrer des procurations après l'ouverture des bureaux de vote.
Je suis, heureusement, arrivé dans le bureau de vote où attendaient ces deux mandataires, qui m'ont saisi de l'affaire. Il m'a fallu appeler le ministère de l'Intérieur pour que celui-ci fasse redescendre ses instructions à la préfecture, à la mairie, et au commissariat, pour que ce dernier envoie par fax la copie de la procuration à la mairie, que la mairie enregistre la procuration et que les mandataires puissent enfin voter... vers 16h !
Autre bizarrerie, la différence entre le nombre de votants et le nombre de votes...
Normalement, à l'ouverture de l'urne, il doit y avoir autant d'enveloppes que de signatures sur le registre d'émargement. Il peut arriver, parfois, qu'une personne n'ait pas signé, mais cela arrive rarement.
Mais à Orléans, on a fait très fort !
Pour le 1er tour :
Dans le bureau 16, ce sont 6 personnes qui ont voté sans signer !
Dans le bureau 21, ce sont 4 personnes.
Dans les bureaux 3 et 53, ce sont 3 personnes.
Dans les bureaux 20 et 42, ce sont 2 personnes.
Dans les bureaux 35, 36, 37 et 56, 1 personne.
Soit un total de 24 personnes !
Mais on réussit même à faire l'inverse : des personnes signent et ne votent pas ! C'est le cas dans les bureaux 33 et 60 pour une personne, dans le bureau 45 pour 2 personnes.
L'entre-deux tours a été mis à profit par la mairie pour resserrer les boulons, et réunir les présidents de bureau de vote. Du coup, le résultat du second tour est moins catastrophique :
Dans les bureaux 9, 43, 53, une personne a signé mais n'a pas voté.
Dans les bureaux 12 et 30, une personne n'a pas signé mais a voté.
Dans le bureau 20, 3 personnes n'ont pas signé.
Espérons que la formation des présidents de bureau sera renforcée... Une idée que soumet www.monorleans.com : ne désigner les présidents de bureau qu'à condition qu'ils aient suivi la formation organisée par la mairie !