
Je me demandais quels atouts la France avaient-elle sortis pour accélérer la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien, prisonniers du fou qui dirige la Lybie. Nous le savons maintenant : le président-de-tout apportait en dot une jolie centrale nucléaire toute neuve, qui sera construite par Areva, après avoir envoyé sa femme pour faire croire à une mesure humanitaire du colonel-président.
La Lybie a, elle aussi, beaucoup d'atouts dans son jeu : le soleil, qui lui permettrait d'être une des premières puissances énergétiques "solaires", mais aussi énormément de pétrole et de gaz, qui ont été découverts relativement tardivement et qui mettent ce pays à l'abri d'une crise énergétique pendant encore plus d'un siècle.
Par contre, la Lybie n'a pas d'uranium. En tout cas, pas pour le moment, car on suppose les ressources importantes. Et c'est la deuxième pièce du puzzle : le petit Nicolas a bien l'intention qu'Areva - encore elle - cherche de l'uranium dans le sous-sol lybien. Cela fait même 3 semaines, d'après Claude Guéant, que nos ingénieurs sont sur place. Déjà 3 semaines ! Ils ont dû croiser les infirmières.
Sans uranium pour le moment, on peut donc se demander pourquoi construire, si rapidement, une centrale nucléaire destinée - comble du cynisme - à désaliniser l'eau de mer, alors que l'opération serait plus économique et plus propre grâce à l'énergie solaire ! De plus, la communauté internationale a tout fait pour que la Lybie démantèle son industrie nucléaire... en 2003 !
Si on ne sait pas que, pour se faire aimer des européens, le dictateur lybien a promis d'être
"le rempart qui protégera l'Europe de l'immigration africaine", on peut ne pas comprendre l'amour soudainement effréné de Sarko pour Kadhafi. C'est la 3ème pièce du puzzle.
Sarkozy a donc fait du troc : un accord sur le nucléaire - quitte à prendre des risques avec cet état totalitaire - pour enrichir la société Areva dont on sait qu'il souhaite la privatiser au profit de quelques uns de ses richissimes amis, plus un droit d'exploitation de l'uranium lybien, plus une protection contre l'immigration africaine, contre la libération de 6 personnes détenues de manière arbitraire par un terroriste fou qui opprime son peuple.
Kadhafi cherchait que faire de ces 6 otages. Sarkozy cherchait à faire des affaires, quitte à les faire avec un dictateur. Ces deux-là se sont trouvés.
Je rappelle aux électeurs du locataire de l'Elysée, qui revendiqueraient son réalisme, le discours du 14 janvier dernier, lors du congrès de l'UMP :
"Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je n'accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie, au Darfour. Je n'accepte pas le sort que l'on fait aux dissidents dans de nombreux pays. Je n'accepte pas la répression contre les journalistes que l'on veut bâillonner. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d'aucune dictature à travers le monde." Il est le complice, très complaisant, d'une dictature, mais en gagnant un contrat.
Il n'a donc qu'à moitié menti. Les français ne sont donc qu'à demi cocus !
Ils ont élu "Cynique 1er" à la tête de l'Etat !