On parle toujours des profits faits par ceux que même Sarko appelle les patrons-voyous. On ne parle jamais des profits faits par les chômeurs !
J'ai sous les yeux "l'avis de prise en charge ARE" d'un nouveau chômeur, que nous appellerons Marc.
Voici l'histoire de Marc, en quelques mots : Agé d'une quarantaine d'années, Marc était cadre dans une très grosse entreprise depuis 16 ans. Après divers problèmes de santé, il a été licencié "pour inaptitude médicale à tous les emplois de l'entreprise" le 8 décembre 2006. Il a évidemment touché la prime conventionnelle de licenciement, pas plus, ainsi que les arriérés des jours de congés qu'il n'avait pas pu prendre.
Dans les premiers jours qui ont suivi son licenciement, Marc était reçu par l'ANPE et par l'ASSEDIC. Après avoir fourni tous les documents demandés, dont ses fiches de paie depuis février 2002, il vient, enfin, d'apprendre comment il sera pris en charge au titre de l'allocation chômage.
Marc va toucher 1450 euros par mois, soit les 2/3 de son ancien salaire, mais seulement à partir du 3 mai 2007, soit 5 mois après son licenciement ! En effet, l'Assedic applique 3 périodes de franchise :
> une de 7 jours pour tout le monde,
> une en fonction des congés que Marc n'avait pas pu prendre (hop ! vous n'êtes pas chômeur, vous êtes en vacances !)
> et une en fonction des indemnités qu'il a touchées et qui sont simplement celles qui sont prévues par les textes (Marc n'a pas négocié son départ !)
Marc ne se plaindra pas, car il a retrouvé un travail, un peu moins bien payé que son travail précédent, mais compatible avec sa santé. Il ne se plaindra pas non plus car l'indemnité qu'il aurait touchée l'aurait encore placé dans les 50% des français qui ont les meilleurs revenus.
Mais ça l'énerve sérieusement d'entendre à longueur de journée que les chômeurs sont des profiteurs !
Néanmoins, ça lui permet de mieux comprendre comment le gouvernement a équilibré les comptes de l'assurance-chômage !